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Criminalisation de l’homosexualité au Sénégal : Une proposition de loi déposée à l’Assemblée Nationale

Criminalisation de l’homosexualité au Sénégal : Une proposition de loi déposée à l’Assemblée Nationale

L’homosexualité : un sujet qui défraie la chronique au Sénégal. C’était un combat de l’actuel régime en place. Raison pour laquelle, le parlementaire Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a déposé une proposition de loi la semaine dernière à l’Assemblée Nationale pour exiger la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal.

« L’homosexualité est pénalement réprimé au Sénégal en tant qu’attentat aux mœurs. Elle y est qualifiée juridiquement d’acte impudique ou contre-nature » explique le député Cheikh Bara Dolly. Selon le parlementaire, « il faut déposer cette loi », parce que, dit-il, « le Sénégal ne tolère pas l’homosexualité ». A l’en croire, «  l’article 319 du code pénal sénégalais parle d’acte contre-nature, mais il faut modifier en criminalisant l’homosexualité au Sénégal ». Car, dit-il, « c’est une demande sociale ». Fait-il rappeler, en 2002 « les tenants du pouvoir avaient fait le tour du Sénégal et sont allés chez les religieux ». Et d’ajouter : «  De la même manière Jean Luc Melechon assume être le premier législateur français à porter la proposition de loi à l’Assemblée » dit-il. Le parlementaire tient à cette loi pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal et il se dit être le premier législateur à défendre ce combat à l’Assemblée Nationale y compris chez les chefs religieux. « L’objectif de cette loi est de lutter contre toute perversion dans l’espace public. Ces personnes doivent respecter la société dans laquelle elles vivent et faire ce qu’elles veulent en privé. La liberté a ses limites » avait dit Monsieur Moustapha Guirassy devenu aujourd’hui, Ministre de l’Education Nationale. Il avait tenu ses propos en 2021 pour tirer sur l’ancien régime. Maintenant, c’est à leur tour de valider leurs actes ; alors que le pouvoir en place tarde encre à se prononcer. L’homosexualité est punie au Sénégal par l’article 319 du code pénal, alinéa3 issu de la loi 66-16 du 12 février 1966. Cet article a été introduit dans le doit positif quelques années après la proclamation de l’indépendance du Sénégal. Pour reprendre les propos de Madame Fatou Kiné Camara professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, «  c’est une belle manière d’échapper à l’hégémonie française en vérité que de s’accrocher à des dispositions datant justement de la période où la France exerçait officiellement son hégémonie sur les colonies du Sénégal et dépendances » autrement dénommées Afrique occidentale française (AOF).

En tout cas, trop d’adultes et de jeunes manifestent des attitudes mitigées à cet égard. Les réactions passent de la gêne à l’agressivité.  Dans de nombreux pays africains, l’homosexualité est progressivement devenue le symbole de l’Occident. Aussi est-elle désormais l’objet de discours publics ou privés qui tendent souvent à faire valoir une opposition entre, d’un côté, l’Afrique (ou l’Islam pour les contextes musulmans) et, de l’autre, le monde occidental (qui l’aurait exportée). De ce point de vue, la conception et le traitement de l’homosexualité en Afrique apparaissent souvent comme un avatar du rapport aux pays anciennement colonisateurs.

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Mapote Gaye

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