“La situation qui prévaut en Casamance est à régler”. C’est la conviction de Madame Diago Ndiaye, présidente du réseau régional “paix et sécurité” pour les femmes dans l’espace CEDEAO. A l’en croire, “avant de penser à la sous-région, il nous faut d’abord régler le conflit avec le MFDC” qui, d’ailleurs menace le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
“D’abord, parlons de la situation qui prévaut en Casamance. Après la mise en place du gouvernement, il y’a une fraction du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (PFDC) qui s’est levée pour porter des menaces, ce qui est grave, au moment où l’on espérait que les combats sont arrêtés” a dit Mme Diago Ndiaye, présidente REPSFECO. Pour la présidente du réseau régional paix et sécurité pour les femmes dans l’espace CEDEAO, “c’est un problème à régler”. Et d’expliquer: ” nous l’avons en partage avec la Guinée Bissau et la Gambie. J’évoque cela, parce que nous avons des ressources naturelles à gérer ensemble, par exemple, le bois de la Casamance qui est coupé, spolié envoyé en Gambie avec une partie de la Guinée Bissau. Nous devrons régler cela” dit-elle. Elle fait que “le problème de la Casamance est à régler avec ses deux pays cités un peu plus haut, parce qu’ils sont impliqués”. A l’en croire, “c’est un défi énorme à régler”.
Vers des solutions à envisager
Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer les origines du conflit de Casamance. Parmi celles-ci figurent le statut historique de la Casamance, le mépris culturel, la spoliation des terres, et tant d’autres raisons encore. Mais au-delà de ces généralités, il faut aussi se poser une autre question : pourquoi un individu décide à un moment donné de sa vie de rejoindre le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) ? En d’autres termes, pourquoi devient-on « rebelle » ? La réponse à cette interrogation fait partie des solutions à envisager pour mettre définitivement fin au conflit. Sinon, comment envisager la réinsertion des combattants indépendantistes dans la vie sociale, une fois l’accord de paix signé, si on ne connaît pas au départ leurs motivations ou leur profil ?
Le Sénégal, pays de la « Teranga », bénéficie largement au-delà de ses frontières d’une image de paix et de stabilité en Afrique de l’Ouest. Pourtant, depuis quarante ans, un conflit dit de « basse intensité » sévit en Casamance, région du sud du pays éloignée de la capitale dakaroise par l’enclave gambienne. Depuis le 26 janvier 2021, l’armée sénégalaise s’est lancée à l’assaut de bastions du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance) à proximité de la frontière bissau-guinéenne.
Mapote Gaye
