Le mirage des films occidentaux fait que bon nombre de jeunes sénégalais, voire des adultes de tous les sexes, rêvent et s’activent pour émigrer vers l’Europe ou l’Amérique du Nord. Le phénomène est si accentué qu’il a coûté ces dernières années des vies de jeunes candidats à l’émigration clandestine. Suffisant pour se demander si l’avenir de la jeunesse ne se joue pas plutôt au Sénégal qu’ailleurs.
Ceux qui ont réussi à émigrer, comme ceux qui ont tenté l’aventure, découragent, pour la plupart des jeunes à s’émigrer. Il est vrai souvent que leur conseil est perçu plus comme une tentative de ne pas voir ceux qui sont restés au pays être du même standing qu’eux : un toit, un compte, une épouse à laquelle on envoie souvent de l’argent, ect… En somme, une vie sans beaucoup de soucis financiers. Pourtant, nos émigrés vivent la galère, au risque souvent de leur dignité, voire de leur vie.
Quotidiennement, la presse rapporte le cas d’un Sénégalais, voire un africain, emprisonné, humilié ou assassiné en Italie, en Espagne, aux États-Unis d’Amérique ect… La cherté de la vie, le chômage et même un vent de xénophobie, leur corolaire, déferlent sur l’Occident. Et tout indique que ce n’est pas demain la fin. L’Europe, comme l’Amérique ne sont plus que mirages, et champs de difficultés. Il s’y ajoute que les efforts que nos émigrants y déploient, appliqués chez eux, pourraient leur rapporter, les rapprocher de leurs familles et créer de la plus value pour leur pays. Une réalité que chaque jour passé hors du Sénégal leur confirme. Combien de Sénégalais de la diaspora désirent revenir au pays. Pour leur retour et pour freiner l’émigration clandestine en particulier, ce sont d’abord les structures étatiques qui sont interpellées. Un prélèvement sur le train de l’Etat, l’ouverture du marché à des investisseurs étrangers, pour la création d’entreprises porteurs d’emplois, sont quelques mesures qui pourraient venir à bout de la lancinante question de l’émigration. Il s’agira, pour se faire viabiliser le secteur agricole, au sens large du terme : c’est-à-dire par la valorisation des activités paysannes, celles des pêcheurs et des pasteurs, qui aura l’avantage de régler le problème de l’exode rural. Ce qui relève de la volonté politique. Car ce ne sont pas les ressources financières qui manquent !
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