« L’OMVS s’apprête à fêter son cinquantième anniversaire. C’est habituellement une occasion solennelle de marquer une pause pour jeter un regard rétrospectif sur ce parcours, de faire le bilan mais aussi de se projeter sur l’avenir ». C’est du moins ce qu’a déclaré ce lundi, monsieur Hamed Diane Semega, haut-commissaire de l’OMVS, à l’ouverture du forum d’échanges sur les opportunités économiques du bassin du fleuve Sénégal.
« Pour ce qui est du bilan, ce n’est certes pas le lieu ni le temps de le faire ici, mais nous pouvons convenir rapidement de quelques traits saillants.
Il y a avant tout à se féliciter de la longévité de l’OMVS, que nous devons à des textes solides, à la volonté politique permanente, à la résilience de notre organisation » dit-il. Le haut-commissaire de l’OMVS d’ajouter : « ous avons également l’atout d’une vision claire qui a su fixer un horizon basé sur un programme de développement cohérent ». A l’en croire, ce dernier a misé sur un programme ambitieux de grandes infrastructures régionales aptes à mobiliser la ressource en eau pour satisfaire tous les usages. « Nous le déroulons vaille que vaille, avec beaucoup de détermination, et nos ouvrages ont un impact indéniable dans la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en énergie et en eau potable, la réduction de la pauvreté dans chacun des Etats membres » fait-il rappeler. Selon lui, la restauration de la navigabilité du fleuve ouvrira bientôt une nouvelle page dans l’histoire de la sous-région et devra favoriser le décollage économique du bassin et la valorisation de ses ressources naturelles en améliorant les conditions d’accès aux marchés extérieurs pour les régions enclavées.
OMVS : Un modèle d’organisme de bassin
L’OMVS est citée en modèle d’organisme de bassin, surtout en raison de son ouvrage solide, constitué d’un ensemble de dispositions juridiques et institutionnelles originales qui traduisent une volonté politique de développement commun qui ne s’est jamais démentie.
Tout au long de ces cinquante années, si l’on en croit le haut-commissaire de l’organisation pour la mise ne valeur du fleuve sénégal, Monsieur Semega, « cette vision a su s’adapter aux mutations et aux nouveaux défis : la prise en compte des menaces sur l’environnement en général et la ressource en particulier, l’adaptation aux changements climatiques, la diversification des sources d’énergie, la modernisation des méthodes de travail et de la gouvernance…sont aujourd’hui au tout premier plan des priorités définies par les plus hautes autorités de l’Organisation pour préparer l’avenir ».
Ces exigences nouvelles, dit-il, ont d’ailleurs appelé une réforme en profondeur de l’Organisation. « Une batterie de mesures concrètes et innovantes est sur la table pour améliorer et harmoniser la gouvernance, mais également favoriser un financement durable permettant de réduire le poids des contributions des Etats membres aux budgets de fonctionnement et d’investissement, notamment par la mise en place d’un Fonds pour l’autofinancement de l’OMVS. Cette mue institutionnelle dessine les contours d’une nouvelle OMVS, moderne, plus résiliente, dotée d’outils, de structures et de compétences en adéquation avec les nouveaux défis » ajoute-t-il dans ses propos.
L’OMVS à la croisée des chemins
Aujourd’hui l’OMVS est à la croisée des chemins. « Il lui faut être encore plus capable de se reinventer pour continuer à mériter le respect, la confiance, et garder son leadership parmi les organismes de bassin du monde. Les défis sont nombreux » renseigne le haut-commissaire de l’OMVS. A l’en croire, le premier est sans conteste celui de la préservation de la ressource. « Le fleuve Sénégal est un fleuve sahélien confronté à de fortes variabilités saisonnières qui ont une grande incidence sur l’hydraulicité, en raison des effets du changement climatique. Il est particulièrement menacé aussi par la pollution et l’envasement résultant des activités d’orpaillage et autres pratiques altérant la qualité du milieu. La situation est critique sur l’affluent Falémé, comme j’ai eu l’occasion de le constater personnellement sur le terrain et de sonner l’alerte » poursuit-il.