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Les ruminants au Sénégal : “Une insuffisance”, selon le Docteur vétérinaire Massokhna Ndao

Les ruminants au Sénégal : “Une insuffisance”, selon le Docteur vétérinaire Massokhna Ndao

Docteur Massokhna Ndao est sorti de l’Ecole des vétérinaires du Sénégal . Dans cet entretien qu’il a nous accordé dans les locaux de son bureau sis au quartier Grand-Yoff de Dakar, Dr Ndao est largement revenu sur l’élevage des petits ruminants au Sénégal, avec détails et conseils.

 « Pour les ruminants, nous sommes toujours en insuffisance au Sénégal. On ne parvient pas à atteindre tous ces besoins en petits ruminants, principalement aux moutons de la Tabaski et ceux provenant de la Mauritanie et du Mali », explique le vétérinaire Docteur Ndao. Pourquoi ce gab ? Le spécialiste ne se fait pas prier : «  D’abord, nous devons combattre certaines maladies du fait des ravages ». Cependant, Dr Ndao tient à rassurer : « l’Etat est en train de mener beaucoup d’efforts ; il y’a ce qu’on appelle la peste, une maladie moins mortelle, la clavelise et il y’a également la passerose, qui fait l’objet de vaccination annuelle. C’est dans ce sens que l’Etat a mis un pas pour combler pour qu’il y ait la santé animale ». Pour ce vétérinaire, durant ces dernières années, il y a l’élevage des « Ladoum », qui est de l’élevage de géniteurs . Ce type d’embouche vient de plus en plus emboîter le pas à un ancien élevage qui, d’après lui, était extensif. Il s’agit d’une petite race que les gens ont cherché à améliorer, du fait de métissage et de l’importation. Mais, dit-il, cet élevage reste toujours dominant et reste l’apanage des villageois. « Ce sont les types d’élevage qui existent qui font rentrer et qui commencent à changer la génétique. Donc, pour dire vrai, le mouton « Dialongue » de 30 ans avait commencé à avoir une grande mutation et une évolution », renseigne-t-il. Le Sénégal a-t-il un problème de méthodologie ? Notre interlocuteur déclare qu’il n’est pas le mieux placé pour le dire : « Je détiens moins d’informations que les autorités, étant un privé exerçant à Dakar. Pour sûr, aucune œuvre humaine n’est parfaite » tient-il à préciser. A l’en croire, les choses sont à améliorer. Et dans ce sens le Docteur vétérinaire  indique que « l’Etat est en train de mener des choses sur la vaccination pour maîtriser le nombre d’animaux, en leur donnant une bonne santé. D’autres projets se font en amenant des géniteurs qui sont les plus démunis, maîtriser cette filière qui, parfois est importante pour les sénégalais », renseigne-t-il. Pour le vétérinaire, il est important d’inciter les éleveurs à faire la culture, pour maîtriser cette filière. Il a tenu à préciser que les pratiques diffèrent selon les types de région. « C’est très important   pour Sénégalais. D’ailleurs les gens s’organisent en associations. Comme dit l’adage, « l’union fait la force ». Les gens s’associent pour tirer le meilleur du mouton. Le nombre augmente. Mine de rien, je suis à une quinzaine d’exercices dans le domaine du vétérinaire», renseigne-t-il. Docteur Massokhna Ndao fait remarquer que « le mouton a carrément augmenté dans la capitale sénégalaise ». Avant d’ajouter que «  cela doit être dans toutes les régions à l’image de sa population ». Sur un autre registre, Dr Ndao a évoqué la volaille : « Quand on parle de volaille de chair, volaille pondeuse, dans tous les sens, c’est la volaille. Maintenant, quand on élève une grande quantité de volaille économique, on ne peut plus se limiter aux graines traditionnelles », fait-il observer. C’est pourquoi, fait-il rappeler, certains produisent de l’aliment petite taille. Il y a beaucoup d’aspects techniques à la pré-achamp de la volaille », explique-t-il. Maintenant, indique le vétérinaire, « cet aliment varie suivant la taille de l’animal, au démarrage, il y’a un type d’aliment que l’animal doit consommer, des grains adoptées à sa taille et à sa physionomie, à sa croissance, à la croissance que cet animal change. Pour finir, il y a la forme pour l’animal qui prend finition, pour adopter certains besoins » . Selon Dr Ndao, il est difficile d’évaluer la quantité : « Elle est toujours croissante dans tous les secteurs ». Pour les pistes, il est d’avis qu’il « faut maîtriser la santé » qui, d’après lui, est une chose qui fait avancer une filière : « Une fois la santé maîtrisée, il faut que les intrants soient à des prix abordables », invite notre interlocuteur. Car, dit-il, souvent on encourage les éleveurs à faire de la stabilisation. Il faut éviter un peu ce mode de divagation qui, selon lui, pourrait faire perdre beaucoup de poids aux animaux. Le vétérinaire plaide à aller vers le côté génétique, tout en gérant la biodiversité : « Il faut agir sur beaucoup de points », conseille-t-il.

Maimouna Ba

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