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Rapatriements et nouveaux flux de réfugiés

Rapatriements et nouveaux flux de réfugiés

  Des conflits aux mouvements de rapatriement Après la crise mauritano-sénégalaise de 1989 et l’instabilité sporadique en Casamance, les années 1990 puis 2000 ont été marqué par des conflits meurtriers dans la sous-région.

HCR - Rapatriement de réfugiés libériens bloqués par le conflit en Côte  d'Ivoire

Les guerres du Sierra-Léone et du Libéria ont été les plus longues et ont eu des conséquences durables sur la dynamique des flux sous-régionaux en transformant les pays du Golfe de Guinée (Guinée-Conakry, Ghana) en zone refuge et en allongeant la durée moyenne de l’exil à 17 ans. Plus récemment, la crise ivoirienne puis togolaise ont aussi engendré de nouveaux mouvements de population significatifs à la fois internes (la Côte d’Ivoire comptait encore plus de 700 000 déplacés internes et externes (5886 réfugiés togolais au Bénin en Juin 2008 ; 6850 réfugiés ivoiriens au Libéria en Juin 2008). Dans la région du golfe de Guinée, les pays hier producteurs de réfugiés sont ainsi devenus des pays d’accueil et vice et versa. A ces conflits sous-régionaux se sont ajoutés des flux de réfugiés en provenance des régions instables du Nord Cameroun, d’Afrique centrale et du Darfour, faisant ainsi de l’Afrique de l’Ouest la deuxième région d’asile du continent, après l’Afrique centrale. En 2007, le le nombre de personnes relevant du mandat du HCR s’élevait ainsi encore à plus de 950 0001 . Toutefois, la sous-région a aujourd’hui retrouvé une certaine stabilité ayant permis au HCR, par le biais d’un ensemble d’accords triparties, d’initier quatre opérations majeures de rapatriement en faveur des Libériens (350 000 personnes de 2003 à 2007, des Sierra-léonais (178 000 au total), des Togolais (3398 rapatriés en 2007) et des Mauritaniens (4000 rapatriés en 2008), et des Camerounais (8000 en 2007), des Nigérians (17 000 rapatriés du Cameroun en 2007) 2). Cette accalmie a également permis au HCR de recommander aux gouvernements la cessation du statut de réfugiés pour les Sierra-léonais en décembre 2008 et de planifier celle pour les Libériens en 2009, et laisse espérer la fermeture de plusieurs camps. De nombreux réfugiés sont néanmoins encore réticents à envisager le retour. Ainsi, 14,000 Sierra-léonais et 79 000 Libériens souhaitent rester dans leur pays d’installation qu’il s’agisse de leur premier pays d’accueil (Guinée, Libéria, Côte d’Ivoire) ou d’autres pays d’installation, principalement dans les capitales des pays anglophones (Ghana, Nigéria, Gambie)1 . On retrouve également de nombreux Ivoiriens dans les capitales francophones, qui attendent les résultats d’une élection présidentielle, qui n’a eu cesse d’être reportée depuis 2005. L’Afrique de l’Ouest présente ainsi la particularité de compter de nombreux réfugiés urbains2 , majoritairement ressortissants de la CEDEAO.

Maimouna Bâ

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