Aujourd’hui on ne peut plus aborder les questions centrales liées au développement d’un pays sans tenir compte des nouveaux paradigmes qui définissent le territoire comme un espace d’organisation des ressources naturelles et sa vulnérabilité aux changements climatiques. Ainsi pour mettre en œuvre de façon efficiente les politiques aux niveaux local, régional et national, Enda Energie préconise une approche territoriale du développement durable.
Sur le sentier du paquet « Energie – climat –développement », Enda Energie prône à la fois le déploiement des systèmes énergétiques propres, modernes et décentralisés susceptibles d’accélérer la transition énergétique et une gouvernance décentralisée de l’énergie au niveau des territoires. « Mais ce qui manque le plus souvent pour l’action, en particulier au niveau des politiques menées dans les pays, c’est de pouvoir utiliser de manière opérationnelle ce concept de relativité. C’est tout l’intérêt de cette publication qui permet de jeter un pont entre le concept et la réalité » explique Dr Jean Philipe Thomas coordonnateur du programme énergie, environnement, développement de l’Ong Enda Tiers Monde.
Les décideurs interpellés
En effet, « les yeux des femmes et des hommes » apportent des visions de la pauvreté toutes reliées aux besoins élémentaires que ces populations ressentent. Loin des visions sectorielles théoriques, l’énergie reprend toute sa dimension humaine et toute sa place dans le « livelihood » des populations. De là, renseigne Dr Jean Philipe Thomas, « la publication interpelle les décideurs sur les voies et les moyens à utiliser pour répondre efficacement aux besoins des populations » avant d’ajouter « qu’ils doivent regarder d’abord comment les populations font face, comment elles cherchent à lever les obstacles qu’elles rencontrent, ce qui leur fait défaut pour réussir leurs activités ». A l’en croire, les décideurs peuvent ainsi mieux cerner les actions et les politiques prioritaires qu’ils peuvent mener, c’est-à-dire renforcer des dynamiques endogènes de développement plutôt que de vouloir « réinventer la roue » par de nouvelles mesures ou de nouveaux projets. Cela commande de repenser le développement dans un contexte de crises multiples.
Fondamentalement, il doit y avoir des approches plus holistiques basées sur l’intégration des dimensions transversales (Énergie, changements climatiques et genre) dans la planification du développement, à travers des outils et des méthodes d’action. Ensuite, il faut des processus de renforcement des capacités des décideurs dans l’élaboration des options de politiques d’investissement plus sensibles aux changements climatiques et la sélection des technologies appropriées pour l’adaptation et l’atténuation dans une perspective de transfert de technologies.