Le début de ce mois de septembre 2021 restera gravé dans les mémoires des Sénégalais ; ceci du fait des pluies diluviennes qui l’ont accueilli et accompagné, avec leur lot de désagréments matériels et même de pertes en vies humaines. Pourtant les inondations sont censées, sur le papier et les discours étatiques ; relever du passé ! Pour les juguler, l’ABC sera d’abord d’investir là où il faut et à temps le colossal budget annoncé depuis des lustres, avec l’implication des administrations locales et des populations.
Le mois de septembre courant n’a pas qu’effrayé les Sénégalais du fait de la pandémie du Coranavirus, qui alite et tue depuis son apparition dans le pays en mars 2020. Il sera également gravé dans les mémoires à cause des inondations qui sont arrivées avec lui, en causant des sinistres, en milieu rural comme urbain. Et, hélas, il n’y a pas eu que des dégâts matériels, des familles ayant dormi à la belle étoile à côté de leurs maisons meublées submergées par l’eau. Car les inondations et les foudres qui les ont ponctuées ont même emporté également des vies humaines dans quelques régions du pays.
Pourtant il a été convenu, arrêté et voté le « Programme décennal de gestion des inondations, depuis l’avènement du Président Macky Sall à la magistrature suprême du Sénégal ! Mais si on en croit Ousmane Sonko, opposant, député et leader du Pastef, « seuls 48 milliards ont été exécutés sur 767 » ! Ses propos doivent intéresser même les autorités judiciaires et faire l’objet d’investigations, avec au bout des enquêtes des sanctions pénales. Car il s’agit de l’argent du contribuable sénégalais, principal victime des inondations. Sans quoi les 10 milliards de francs Cfa annoncés par le Président Macky Sall lors de la réunion tenue au palais de la République sur les inondations risquent bien de n’être qu’un effet d’annonce.
Le Parti démocratique sénégalais, qui était au pouvoir avant lui et auquel s’était posé le même problème des inondations, avec aussi bien des ratés et des interrogations, n’a pas donc tort de réclamer un « audit » des programmes de lutte contre les inondations. Car, elles ne sont point fatales. Pour les juguler il faut d’abord exécuter les budgets pour lesquels ils ont été dégagés.
Mais au-delà des questions financières et de leur suivi, pour en finir avec les inondations une autre mesure d’importance s’impose : la restructuration du cadre de vie, qui avait amené le prédécesseur du Président Sall, Me Abdoulaye Wade, à concevoir et faire créer la cité « Jaxaay », bâtie loin des zones inondables qui pullulent dans la banlieue de la capitale sénégalaise. Oui, pour mettre fin aux inondations qui ont, encore, ravagé le Sénégal, il faudra de l’imagination pragmatique, des moyens financiers, de la volonté politique déterminée et un suivi technique et judiciaire. Ce sont seulement à ces quelques conditions que les inondations ne laisseront plus derrière elles désolation et cadavres.
