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Abdoul Mbaye sur les inondations: “le plan Orsec ne suffit pas”

Abdoul Mbaye sur les inondations: “le plan Orsec ne suffit pas”

Face à des inondations annuelles récurrentes, causées par des pluies modestes ou diluviennes, l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye fait constater que “le plan ORSEC à chaque fois déclenché ne suffira pas. Il est impératif de trouver des solutions durables à des causes structurelles”. A l’en croire dans ses explications, il faut donc revenir à un plan de lutte contre les inondations dans le court, moyen et long terme. “Il faut un retour à ce qui a été conçu en 2012 sous la forme d’un PDLI puis abandonné parce que considéré comme non essentiel” dit-il.

“Le Gouvernement que j’ai eu l’honneur de diriger à la demande du Président Macky Sall juste élu, a consacré l’un de ses tous premiers conseils interministériels à la lutte contre les inondations. Pourquoi ? Parce que les inondations, tout comme la relance de la production agricole après une année de sécheresse (2011), les nombreuses perturbations dans la fourniture d’électricité et le coût des denrées alimentaires étaient au nombre des questions qui préoccupaient au plus haut point les citoyens sénégalais. J’ai une conception simple de la gouvernance publique : trouver des solutions aux problèmes des citoyens, en gérant les priorités et les urgences selon les moyens disponibles” explique monsieur Abdoul Mbaye.

Sans être un spécialiste de la question, au moment où il convoquait convoquer le Conseil interministériel le 30 avril 2021, l’Ancien PM monsieur Abdoul Mbaye savait” que les inondations étaient récurrentes parce que leurs causes liées en grande partie à une mauvaise politique d’urbanisation (extension des villes après l’indépendance), mais aussi au mauvais entretien du dispositif d’assainissement des eaux pluviales existant”. Et d’ajouter:” quel que soit la difficulté à le reconnaître, l’urbanisation des villes du Sénégal avant l’indépendance prenait en compte le nécessaire assainissement des eaux pluviales”. Selon lui, des canaux à ciel ouvert ou des canalisations enterrées en constituent le dispositif. Il fait comprendre que “ce dernier est basé sur l’écoulement des eaux vers la mer”. “Dans les cas de Saint Louis, Dakar, Rufisque, Ziguinchor, la mer n’est jamais loin et le travail en est facilité. A Kaolack, les eaux s’écoulent vers le bras de mer… L’extension de ces villes, la création de nouveaux pôles urbains après l’indépendance, ont fait perdre en quelques années l’exigence que doit constituer la prise en compte de l’écoulement des eaux pluviales. Les plans de développement d’urbanisme ont pourtant permis d’hériter de projets qu’il fallait prendre en compte. Ils ont été oubliés sous l’impératif de céder à la pression de la demande de terrains à bâtir, celle aussi d’une corruption qui naquit et s’accrût au sein des administrations centrales comme décentralisées” poursuit-il. Il cite l’exemple de Rufisque, ville très exposée car parfois construite sous le niveau de la mer, est à cet égard édifiant : des canaux prévus ont été oubliés et ne seront jamais réalisés. D’une manière générale, il est d’avis que ” le Sénégal a tourné le dos à une urbanisation cohérente, programmée et réfléchie, et s’est spécialisé dans la cession à tout va de terrains à bâtir quel que soit le lieu concerné”.

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