Etant donné que la stratégie alternative de gestion du temps de pluie suggérée vise à promouvoir la récupération des eaux de pluie, la principale problématique environnementale à prendre en considération est d’abord, la qualité des eaux collectées.
Des eaux contaminées peuvent avoir des impacts négatifs sur les ressources en eau, les écosystèmes et le cadre de vie. A cet égard, une attention particulière doit être accordée aux précautions à mettre en place pour éviter un transfert massif de matières polluantes vers les nappes phréatiques et une stagnation prolongée de l’eau en surface. Les problèmes de santé publique liés à l’eau sont à l’origine de beaucoup de décès en Afrique subsaharienne.
Les zones sahéliennes menacées
Les zones humides sahéliennes sont menacées de disparition sur le long terme par assèchement, pour cause de baisse des totaux pluviométriques annuels, entre autres facteurs. En effet, l’intégration de ces trois questions( pollution, stagnation prolongée de l’eau en surface et assèchement progressif des bas-fonds) doit avoir une approche particulière. Pour ce faire, l’approche écosystème est un outil de réflexion pertinent, car elle est basée sur une démarche transversale qui promeut une stratégie de gestion dans laquelle les ressources en eau sont considérées comme des systèmes dynamiques et intégrés, du fait de l’interdépendance des éléments constitutifs d’un milieu. Les perspectives d’actions sont envisagées dans une perception à long terme ou à large échelle, ce qui favorise une démarche basée sur « l’anticipation et la prévention » et non sur « la réaction et la correction ». Et même, la prise en compte des questions environnementales est de plus en plus exigée dans les projets de développement. En ce sens, la communauté internationale recommande fortement une stratégie de gestion des ressources en eau, basée sur le respect de l’intégrité des écosystèmes aquatiques.
Respect de réglementations en vigueur
Actuellement, l’intégration des questions environnementales dans les pRrojets est surtout subordonnée au respect des réglementations en vigueur( codes de l’eau et de l’environnement, conventions internationales…. De toute façon, les nouvelles approches suggèrent une mutation organisationnelle basée sur une forte implication de la population, car souvent les pouvoirs centraux ont des difficultés à répondre à la demande. En Afrique, la participation populaire est une pratique assez ancienne, surtout en milieu rural, mais qu’il est nécessaire de généraliser aujourd’hui, pour résoudre la précarité devenue préoccupante dans les villes. Le défi est important car il faut créer, non pas une participation spontanée et éphémère, mais une implication pérenne, basée sur la conviction et l’appropriation. Elle doit se traduire par un engagement déterminé.
Mapote Gaye